Meilleures ventes

Responsabilité contractuelle de l’hébergeur | Affaire Sogenactif

Publié le : 08/06/2017 10:27:04
Catégories : Internet | Informatique

Régime de faveur de la LCEN exclu

Une société qui fournit à ses clients des espaces sur ses serveurs dans lesquels ceux-ci stockent les données de leur choix et auxquels ils accèdent grâce à un lien internet que leur fournit la société, ne peut se prévaloir du statut d’hébergeur à l’égard de ses partenaires commerciaux (et notamment son prestataire de paiement). Dans cette affaire, le prestataire de paiement en ligne de la société a résilié le contrat de monétique (Sogenactif) de cette dernière pour manquements répétés aux droits de propriété intellectuelle de tiers.

Pas de résiliation abusive

Le prestataire de stockage a fait valoir que la rupture de son contrat ne s'était pas faite dans le respect de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN). Or, la LCEN qui fixe les conditions d'une responsabilité délictuelle de l'hébergeur n'a pas vocation à s'appliquer aux relations contractuelles.

Le contrat Sogenactif conclu entre les parties, s'inscrit dans un processus de sécurisation des paiements par carte bancaire mis en place par le GIE des cartes bancaires dans le domaine du commerce électronique et la vente à distance avec l'objectif d'éviter que des tiers non autorisés accèdent aux données liées à une carte CB ou agréée CB et afin de limiter l'utilisation du seul numéro de carte pour donner un ordre de paiement. Ce contrat stipule que le client professionnel de la banque s'engage à utiliser le système de paiement à distance sécurisé en s'abstenant de toute activité illicite (telle que la mise en péril de mineurs, des actes de pédophilie, des actes de contrefaçon d'oeuvres protégées par un droit de propriété intellectuelle, le non-respect de la protection des données personnelles …. ). La  Société Générale peut ainsi suspendre ou résilier le service sans préavis, sans autre formalité que l'envoi d'une lettre recommandée avec demande d'avis de réception, dès lors qu'elle est informée de l'illicéité du contenu du site internet du client (sans référence aux mécanismes de la LCEN).

A savoir : le groupe Mastercard a mis en oeuvre un système de détection d'éventuelles activités illicites des clients des banques, notamment la surveillance de leurs sites internet, afin de s'assurer que ses produits et services n'y soient pas associés.

Responsabilité délictuelle des hébergeurs

La LCEN, en transposant la directive sur le commerce électronique, établit un droit français de l'internet et pose des règles relatives au commerce électronique. Elle définit aussi un régime de responsabilité pour ses acteurs. Elle pose le principe de l'absence d'obligation pour les prestataires techniques de surveiller les contenus qu'ils stockent ou acheminent mais impose aux hébergeurs de retirer promptement les contenus illicites à partir du moment où ils en ont eu connaissance effective. L'article 6-I.-2 précise ainsi que les personnes physiques ou morales qui assurent le stockage de signaux d'écrits, d'images, de sons ou de messages de toute nature fournis par des destinataires de ces services ne peuvent pas voir leur responsabilité civile engagée du fait des activités ou des informations stockées à la demande d'un destinataire de ces services si elles n'avaient pas effectivement connaissance de leur caractère illicite ou de faits et circonstances faisant apparaître ce caractère ou si, dès le moment où elles en ont eu connaissance, elle ont agi promptement pour retirer ces données ou en rendre l'accès impossible.

La LCEN instaure un système de présomption de connaissance des faits litigieux pour les hébergeurs à qui un certain nombre d'éléments d'information ont été notifiés. Le Conseil Constitutionnel a validé cette disposition légale en précisant dans sa décision n° 2004-496 du 10 juin 2004 qu'elle ne saurait avoir pour effet d'engager la responsabilité de l'hébergeur qui n'a pas procédé au retrait d'une information dénoncée comme illicite par un tiers que si celle-ci ne présente pas manifestement un tel caractère ou si son retrait n'a pas été ordonnée par un juge.

[toggles class="yourcustomclass"]

[toggle title="Télécharger la Décision" class="in"]Télécharger [/toggle][toggle title="Poser une Question"]Poser une question sur cette thématique, la rédaction ou un abonné vous apportera une réponse en moins de 48h[/toggle][toggle title="Paramétrer une Alerte"]Paramétrer une alerte jurisprudentielle, pour être informé par email lorsqu'une décision est rendue sur ce thème[/toggle][toggle title="Commander un Casier judiciaire"]Commander un bilan judiciaire sur l'une des personnes morales citées dans cette affaire (ou sur toute autre personne morale).[/toggle][acc_item title="Reproduction"]Copier ou transmettre ce contenu[/toggle][toggle title="Vous avez traité un dossier similaire?"]Avocat ? Référencez votre profil et vos affaires sur Lexsider, visibilité et déontologie garanties[/toggle]

[/toggles]

Partager ce contenu

Ajouter un commentaire

 (avec http://)